Up
Réalisateur : Pete Docter
Acteurs : Un vieux carré, un jeune tout rond, un chien qui parle, un oiseau géant, un explorateur obsédé
Musique : Michael Giacchiono
Genre : Varié (Animation numérique)
Date de sortie : 29 mai 2009 (US) – 29 juillet 2009 (Fr) – 7 octobre 2009 (Bel)
Synopsis
Carl Fredricksen est un vieil homme de 78 ans. Bougon et antipathique, l’ancien vendeur de ballon se voit obliger de quitter la ville suite à l’agression d’un ouvrier, pour éviter ce qu’il redoute par-dessus tout : finir en maison de retraite. Il y voit une formidable occasion de réaliser une vielle promesse : aller aux Chutes du Paradis. Toutefois, il emporte avec lui un visiteur inattendu et encombrant, un jeune garçon de 8 ans nommé Russel.
Critique
Vu au cinéma à sa sortie, le film m’avait laissé dubitatif et plutôt mitigé. Je ne m’attendais pas à ce que j’allais voir, ou du moins mon attente était autre.
Un an plus tard, le constat a (un peu) évolué. Ce Pixar est une réussite, car complet. Mais il ne fait pas partie de mes préférés… On y suit les folles aventures de Carl, un vieillard bougon et borné, et de Russel, un enfant dégourdi mais un peu benêt sur les bords (et beaucoup au milieu). Jalonnée de rebondissements, l’histoire est très rythmée, à la fois tendre et drôle. On ne s'ennuie jamais dans cet univers où l’imagination règne en maître absolue : pourquoi pas une maison volant avec des ballons à hélium? Pourquoi pas un vieil explorateur de 100 ans ? Qui a dit que les chiens ne pouvaient parler ? Que les oiseaux n’aiment pas le chocolat ?
Up répond avec brio à ces questions, dans un style à la fois onirique et d’une grande poésie, passant sans mal de la comédie à l’aventure, du road-movie au drame. L’animation est superbe, les décors, très colorés, d’une beauté renversante, renforçant ce côté poétique et imaginaire. Quant à la musique, elle est peut-être la meilleure de tous les Pixar. Elle alterne les passages mélancoliques avec les envolées rythmées. Le thème principal, doté de ce charme des années 1940’s- 50’s, est empreint d’une certaine nostalgie.
Comme tout Pixar qui se respecte, le film est bourré de références plus ou moins visibles : Toy Story, Wall-E, Ratatouille, Star Wars, Indiana Jones, King Kong ou encore le célèbre tableau « Dogs playing Poker ». Sans compter que les Chutes du Paradis sont inspirées directement du « Salto Del Angel », les plus hautes chutes du monde (979 m), situées au Venezuela.
Toutefois, Up se démarque des autres productions de Pixar par plusieurs points. Tout d’abord, le fait que les héros soient des humains. Ensuite, que le personnage principal soit un vieillard aigri. Ce pari, a priori risqué est brillamment relevé, et l’empathie bien présente. Mais la plus grande différence est la noirceur, la tristesse des thèmes qui sont pourtant traités avec beaucoup de légèreté. La mort est présente tout au long du film comme le drame que constitue la stérilité. Citons comme exemple, la scène où la vie de Carl défile, noue-gorge en puissance (après un Partly Cloudy qui ne l’est pas moins, ça fait beaucoup). Sans dialogues, tout en musique, elle nous montre un couple heureux qui fait face tant bien que mal aux aléas de la vie, renonçant peu à peu à leurs rêves, tentant de préserver leur bonheur malgré leurs désillusions. Finalement, l’aventure de Carl est à la fois un deuil et aussi l’apprentissage de ce que c’est que d’avoir un enfant.
En conclusion, Up est certainement un des meilleurs Pixar, véritable performance visuelle d’une poésie rare, presqu’onirique. A la fois épique et mélancolique, drôle et dramatique, Up est un véritable voyage sur le long fleuve rarement tranquille que constitue la vie.
Cependant, son ambiance plutôt triste (en dépit de bons moments de rire) et son aspect un peu chaotique l’empêche de s’installer au sommet de mon top des Pixar’s…