Cars
Réalisateurs : John Lasseter et Joe Ranft
Acteurs : Voiture diverses (Owen Wilson, John Ratzenberger, Bonnie Hunt, Paul Newman Mario Andretti, Michael Schumacher,…)
Musique : Randy Newman
Genre : Animation sur roue
Date de sortie : 9 juin 2006 (US) – 14 juin 2006 (Fr) – 5 juillet 2006 (Bel)
Synopsis
Flash McQueen est la star du Nascar. Lors de la dernière course de la saison, décisive pour le titre de champion, les trois prétendants arrivent à égalité. Une ultime course devra donc être disputée une semaine plus tard. En cours de route, Flash, libéré par erreur de son camion, se retrouve isolé au milieu de nulle part et échoue à Radiator Springs où il cause pas mal de dégats…
Critique
En 2006, John Lasseter nous revient avec Cars, un film ayant des voitures pour personnages principaux. Idée apparemment saugrenue de personnifier des voitures, mais plutôt efficace.
Cars se révèlent être un bon film d’animation. Les environnements sont bien détaillés et vastes et la modélisation des voitures est assez réalistes pour les reconnaître. La bande son est, elle, vraiment bien faite. Les bruits de moteurs sont les vrais (quel bonheur ce feulement d'un flat-six Porsche ou le bon gros V8 US qui gronde à réveiller un mort). Quant à la musique, on reconnaît directement la patte de Randy Newman, tant certains passages font penser à Toy Story.
L’ambiance générale de la course automobile est plutôt bien retranscrite. Les amateurs déploreront cependant l’angélisme et le manichéisme de la description.
C’est finalement là que Cars ne m’a pas convaincu autant que d’autres Pixar. La réflexion est présente, mais l’approche semble viser un public plus jeune. L’histoire est une belle, touchante à certains moments, mais cela reste une histoire d’amitié inattendue comme on en a tant abordé dans les dessins animés. Pleine de bon sentiments, peut-être trop. Il lui manque un souffle épique, une vraie envergure aventureuse et l’ambiance particulière du Pixar pour vraiment séduire.
Question analyses, Pixar nous livre un film traitant de l’obsession, de l’amitié, du succès et de l’arrogance. Une belle histoire de tolérance, d’humilité et d’introspection. On a à apprendre de chacun. C’est également une métaphore de l’indifférence de la société par rapport au monde, société consumériste et superficielle (le monde de la course et la célébrité), éblouie et obnubilée par sa propre grandiloquence à en oublier les conséquences de ce faste. Ce n’est qu’en y étant confronté qu’on prend la dimension du fossé séparant cette bulle quasi-virtuelle de la réalité. Lasseter nous en propose une vision romantique : opposant la civilisation urbaine, trépidante, pressée, impersonnelle et vivant à 300 à l’heure, à la campagne, centrée sur les valeurs, les relations humaines et où le temps s’écoule plus lentement, la campagne étant un lieu pour se poser afin de se ressourcer et/ou de découvrir qui on est. Cette nostalgie de la lenteur est expressément évoquée dans le film au travers du déclassement de la Route 66.
Quant aux clins d’oeil, on citera Toy Story (Essence « Dinocco », pneus « Lightyear », n° 95, …) ainsi que les nombreuses références au milieu automobile : Plymouth Superbird (icône Muscle Car/Nascar des années 70), la Hudson Hornet (autre légende de la course US), la 911, Ford T, Chevrolet Impala « Low Rider »,… sans oublier des grands noms comme Mario Andretti, Michael Schumacher (dans leurs propres rôles), Paul Newman, Jay Leno,...
En conclusion, le cru 2006 de Pixar n’est certes pas le plus convaincant du lot, mais il reste un film d’animation somme toute sympathique proposant une vraie réflexion sur la société et ses valeurs. Il plaira cependant plus aux jeunes qu’aux adultes en raison d’un traitement un peu facile et « gentillet ».