The Tourist
Réalisateur : Florian Henckel von Donnersmarck(à vos souhait)
Acteurs : Barbie (Angelina Jolie), Droopy (Johnny Depp), Blondinet (Paul Bettany), Rufus Sewell
Musique : James Newton Howard
Genre : Soporifiquement Indéterminé (comédie, à moins que ce ne soit un policier…)
Date de sortie : 10 décembre 2010 (US) – 15 décembre 2010 (Bel)
Remake de Anthony Zimmer de Jérôme Salle(2005)
Synopsis
Alexander Pierce est un comptable recherché par Interpol ainsi que par la mafia. Il envoie une lettre à sa femme Elise, lui disant que pour le retrouver à Venise, elle doit choisir un anonyme dans le train et le faire passer pour lui. Franck, touriste américain qu'elle a rencontrée lors de son voyage vers Venise, est la cible idéale…
Critique
Alors, par où commencer… The Tourist est un film policier, parodique, action, soporofique euh….- déjà là ça coince-, mais à tendance pseudo-rome-antique (qui sent le réchauffé) créé par des touristes pour des touristes du ciné du dimanche. On se demande si le réalisateur (Florian Henckel von Donnersmarck, déjà rien qu’à son nom on a envie de rire) a saisi que l’essence de l’histoire, c’est l’intrigue policière. Parce qu’il passe son temps (et le nôtre) à nous montrer Angelina Jolie remuer du croupion dans la rue et à détailler Venise, sa lagune, ses bâtiments, son luxe, ses suites d’hôtel surchargées, ses bals fastueux et j’en passe.
Outre nous apprendre comment rater une filature (1 : être français, 2 : avoir un van noir, 3 : débattre sur les fesses de la cible), le film joue la facilité avec la reconstitution des informations vitales d’une lettre cramée et déchirée à une vitesse qui rivalise avec Horacio Cane, permettant ainsi à nos touristes de fileur de reprendre leur enquête.
Parce que film ressemble à peu près à ceci. Entre plan larges sur Venise et serrés sur Angie, notre réalisateur se perd (et nous avec) en digressions vaines qui n’apportent rien de plus à l’intrigue. Et lorsqu’il y vient, on se dit que l’action va être percutante, avec quelques fusillades et courses poursuites effrénées…eh ben, à notre grand désarroi, l’action est aussi percutante que de la guimauve et les poursuites ont le dynamisme d’un spaghetti cuit. Bref, Derrick passerait presque pour un thriller à côté de The Tourist. Quant au twist final, il ne fait que confirmer les soupçons de ceux qui ne se sont pas endormis entre-temps.
Les acteurs sont de parfaits…touristes, qui plus est dans cet environnement molasson. Angelina Jolie dégage autant d’émotions qu’un brocoli cru et Johnny Depp trimbale sa tête d’ahuri et son regard de cocker d’un bout à l’autre de Venise. Et que dire de l’alchimie entre les deux, si ce n'est qu'elle est proche de l'agitation moléculaire au zéro absolu, c'est-à-dire nulle...
Restent Paul Bettany et Steven Berkoff qui tentent de mettre un peu de conviction dans leurs rôles alors que Timothy Dalton et Rufus Sewell qui n’en ont clairement rien à foutre.
Pour autant, on ne s’ennuie pas franchement devant le film, c’est juste qu’il ne délivre jamais la marchandise qu’on attendait. Finalement on en sort sur sa faim et quelque peu perplexe quant au réel genre du film. Est-ce un film policier, une comédie ou un mélange des deux teinté de romantisme légumineux ?
Bref, The Tourist est un sommet cinématographique dans le vautrage, un film sponsorisé par l’office du tourisme de Venise (d’où son nom) et les poupées Barbie desquelles Angelina Jolie s’inspire pour son jeu d’actrice. Entre un manque de rythme, des digressions sur ces sujets hautement intéressants (allez, Venise c’est quand même joli) et Droopy-Johnny, The Tourist s’apparente à un spot promotionnel pour du maquillage et/ou un city-trip réalisé par la première agence de pub venue. A éviter, sauf si vous avez du temps à perdre dans un aéroport ou que vous préparez un voyage à Venise (et encore…).