Source Code
Duncan Jones (2011)
Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farminga
Musique : Chris P. Bacon
Science-fiction/thriller
Synopsis et Bande d'annonce
Colter Stevens, pilote d’hélico en Afghanistan, se réveil amnésique dans un train vers Chicago. Des gens qu’il n’a jamais vu semble le connaître…C’est à ce moment qu’une bombe explose…
Critique
Duncan Jones n’en n’est pas à son coup d’essai en matière de film mêlant le mainstream et des caractéristiques plus personnelles. Moon en est l’exemple-type (il faut encore que je le vois en entier, d’ailleurs XD).
Avec Source Code, il nous livre un film palpitant de bout en bout en s’appuyant sur un scénario solide et des acteurs des plus convaincants (super Jake Gyllenhaal). La musique « Desplatienne » et le générique d’ouverture très réussis immergent rapidement le spectateur dans le film (pour peu que ledit spectateur ne raconte pas d’imbécilités à sa voisine…XD). La réalisation est habile, et sait mettre en avant les qualités du métrage. Elle varie suffisamment les situations pour exploiter à fond les contraintes spatiales et temporelles, évitant de rendre les 8 minutes (et les décors minimalistes qui vont avec) répétitifs et lassants. L’intrigue principale est haletante (trouver le terroriste), en raison du minutage et de l’enjeu. Jones emmène le spectateur de soupçons en soupçons (quoique…) en écartant son attention des détails qui font tout par le questionnement de Colter.
Par ailleurs, derrière son aspect action, Source Code cache un développement psychologique et thématique ample. L’ensemble est d’ailleurs parfaitement dosé, l’un ne prenant pas un ascendant trop important sur les autres. La profondeur psychologique de Colter est impressionnante, cet ancien soldat en pleine quête de réponses, l’empathie de Goodwin est manifeste, tout comme l’indifférente obsession sécuritaire de Ruthledge.
Les thématiques sur le temps, sa manipulation et l’obsession sécuritaire des USA (et d'une manière détournée, le délit de faciès qui en résulte, le terroriste n’étant pas un gros barbu) sont tout aussi bien traités. L’exploitation du progrès et garantir la sécurité au mépris de l’éthique sont très présente, au travers du sort de Colter. La réflexion sur les réalités parallèles est évoquée au début (le choix alternatif de se marier ou pas) et lors de la dernière séquence. A noter ici une ressemblance avec Inception dans le contexte et le background (science du cerveau, de la mémoire, projection dans l’inconscient, etc), mais un développement complètement différent.
Cependant, deux éléments assombrissent légèrement le tableau. Le premier est que si on est attentif, on trouve assez vite qui est le terroriste. Le second est une fin qui accumule les éléments et qui tire un peu en longueur malgré l’intérêt des éléments qu’elle présente. Une séquence succède à une autre, puis une autre. Rien de bien grave, mais un peu dommage tout de même.
Au final, Source Code s’avère être un très bon film : nerveux et intelligent. Développant des thématiques intéressantes dans un mélange action/drame savamment dosé et porté par un Jake Gyllenhaal au sommet de sa forme, ce film est hautement recommandable si vous êtes amateur de film à « tortures méningiques » (dans certains cas cependant, prévoir un ami, un papier et un crayon pour expliquer :p).