Cars 2
John Lasseter et Brad Lewis (2011)
Owen Wilson, Micheal Caine, John Turturro, Lewis Hamilton, Jeff Gordon, Jacques Villeneuve (VF)
Musique: Michael Giachino
Animation numérique
Après une saison éreintante, Flash McQueen aspire à un peu de tranquillité à Radiator Springs. Martin toujours aussi enthousiaste n’hésite cependant pas à l’embarquer dans une nouvelle aventure : participer au World Grand Prix, réunissant les stars des différentes disciplines, courant avec un carburant biologique révolutionnaire
A nouvelle année, nouveau Pixar. Après l’exemplarité du chef-d’œuvre Toy Story 3, le cru 2011 est dédié à la suite des aventures de Flash McQueen et Martin, une Nascar et une dépanneuse. Le premier était un excellent dessin animé, mais un Pixar somme toute moyen. Qu’en est-il de sa suite ?
Tout d’abord Lasseter change son fusil d’épaule et oriente le scénario vers l’action, le spectacle et l’espionnage. De ce fait, Cars 2 est plus dynamique et prenant que son prédécesseur, qui misait sur la nostalgie et paradoxalement, la lenteur.
Du point de vue technique, Cars 2 est un chef- d’œuvre. Pixar améliore sa technique d’année en année, nous épate à chaque fois en bombardant nos mirettes grandes ouvertes de couleurs chatoyantes, de détails microscopiques et d’une lisibilité excellente. La modélisation des décors et environnements est époustouflante de réalisme, de beauté et de richesse. Londres est presque photo-réaliste, Porta Corse est sublîme. Les effets de lumière et explosions sont également impressionnants. S’ajoute ici la 3D. Je l’ai à nouveau vu en 2D, mais vu la profondeur de champ modélisée, la 3D aurait été un réel plus durant tout le film, à tel point qu’à certain moment, la projection classique s’avérait presque frustrante, car il subsistait un léger aliasing témoignant d’une « mise au point 3D». Autre point fort, la bande sonore des différents véhicules, du ronronnement métallique d’un 6-cylindres en ligne de l’Aston DB4 au grondement rocailleux du V8 de Nascar.
Question scénario, l’orientation espionnage dynamise l’ensemble, mais apporte également son lot de suspense, de rebondissement et de spectacle. C’est assez efficace et bien mené. On comptera une flopée de référence au genre, ainsi qu’au film de mafia (James Bond, Mission Impossible, etc).
Malheureusement, et c’était déjà le cas dans le premier, Cars 2 pêche par un manque de personnages véritablement charismatiques, à consonance clairement adulte. Dans Cars, Doc Hudson était de ceux-là (notons un joli hommage à ce personnage et à sa voix, Paul Newman), et ici c’est Finn McMissile qui reprend son rôle, mais de manière moins flamboyante. L’ensemble des gentils paraît un peu naïf, très Disney, à cause du manque de profondeur des personnages et de leur aspect finalement assez gentillet.
Une des grosses critiques de Cars était d’être un film écologiquement incorrect. Cars 2 aborde en toile de fond la pollution et les dégâts environnementaux causés par la voiture au travers de la recherche d’un biocarburant synthétique remplaçant le pétrole. Il met aussi en avant le double jeu des pétroliers qui assurent investir dans les énergies renouvelable tout en renâclant, décrédibilisant et retardant leur adoption des quatre routes afin de continuer à jouir du monopole d’exploitation des ressources et s’assurer des revenus confortables.
En conclusion, Cars 2 peut-être vu comme un Cars +. Meilleur scénario, meilleure réalisation, plus dynamique, meilleure réflexion, mais souffrant toujours d’un manque de personnages réellement charismatiques, et moins superficiels. Techniquement sublime, Cars 2 se révèle plus convaincant que le premier, mais reste loin d’atteindre la perfection absolue d’autres productions des studios californiens.
Bonus : Le court métrage hilarant (merci Ken et Barbie) mettant en scène les personnages de Toy Story, que l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé !