Hot Fuzz
Edgar Wright (2007)
Simon Pegg, Nick Frost, Jim Broadbent, Timothy Dalton, Bill Nighy
Musique: David Arnold
Comédie – Action
Nicholas Angel est le meilleur policier de Londres à tel point qu’il fait de l’ombre à ses collègues. Sa hiérarchie a décidé de lui offrir une mutation à Sandford en guise de promotion, petite ville de campagne d’apparence calme et sans histoire….En apparence seulement…
Après avoir dézingué du zombie dans la joie et la bonne humeur avec Shaun of The Dead, Simon Pegg et Nick Frost reviennent toujours aussi guillerets et farceurs dans un Hot Fuzz détonnant. They’re Bad Boys, They’re Die Hards, They’re Lethal Weapons… L’affiche annonce la couleur.
Débordant d’humour, véritable festival de gags typiquement britanniques, ce film est un remède contre l’humeur morose d’un mois de juillet pluvieux et grisonnant. Parodie intelligente des films d’actions (il ne s’agit pas de répliquer grossièrement des métrages existants), Hot Fuzz avoue un penchant pour les intrigues tordues et absurdes, atteignant des sommets humoristiques pour le plus grand plaisir des spectateurs. Peu de films m’ont fait pleurer de rire, mais celui-ci en fait définitivement partie: la scène dans le bureau de l’inspecteur, les séquences avec le cygne, dans le bar à l’arrivée d’Angel, la fouille de la ferme et bien d’autres…
Edgar Wright a réellement fait preuve de rigueur et d’inventivité dans l’écriture de Hot Fuzz, qui ne s’apparente jamais à une succession de sketches. Il met en scène des personnages savoureux, encore plus que dans Shaun of The Dead et se permet même des incursions dans l’émotif en évoquant les relations père-fils, tout en évitant le mélodrame.
Les références sont bien planquées, mais on pourra citer Point Break et Bad Boys 2 (référencés explicitement), Twin Peaks (le dialogue émouvant sous la lumière rouge), Terminator 2 (le comportement d’Angel), Pour Une Poignée De Dollars (l’allure Eastwoodienne, sur le cheval), ou même Shining (l’arrivée à l’hôtel) et Shaun of The Dead (le bar est le même que le Winchester). De même, les caméos et autres apparitions de stars sont nombreuses : Bill Nighy (encore lui), Steve Coogan et Martin Freeman réunis dans une ouverture hilarante, Peter Jackson (en père Noël enragé) ou Cate Blanchett (la copine en combinaison). On soulignera ici les excellentes interprétations du duo principal, Simon Pegg et Nick Frost, mais aussi de Timothy Dalton, dans un rôle glauque à souhait.
La grosse qualité de Hot Fuzz est son rythme haletant. Là où Shaun of The Dead s’avérait mollasson et s’essoufflait vers la fin, Hot Fuzz est un concentré d’action, d’humour et d’absurdités british. Le rythme ne se relâche jamais et quand l’humour commence à plafonner, l’action vient prendre le relais, dans un final dantesque et explosif.
Bref, Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost démontrent qu'ils constituent une équipe de choc en livrant une véritable bombe humoristique, du plaisir concentré en 1h55, un film totalement décalé et jouissif qui se place dans mon top des comédies. Hilarant de bout en bout, rythmé par une enquête retors, des gags en-veux-tu-en-voilà, des courses-poursuites et une fusillade des plus décoiffantes, Hot Fuzz est définitivement un anti-dépresseur puissant dont il faut par-dessus tout abuser !