The Last Samourai
Edward Zwick (2003)
Tom Cruise, Ken Watanabe, Kazuki, Timothy Spall
Musique: Hans Zimmer
Aventure – Historique
Nathan Algren, vétéran des guerres indiennes, est sorti de son alcoolisme et engagé pour conseiller l’armée de l’Empire du Japon, qui fait face à une rébellion des samouraïs. Alors que l’armée n’est pas prête, il reçoit l’ordre de se lancer contre Katsumoto…
Redécouverte complète de ce film que j’avais pourtant été voir au ciné à sa sortie.
Inspiré de faits réels, The Last Samourai est un blockbuster très agréable à suivre. Bien réalisé, rythmé et émouvant à défaut d’être original. La réalisation, justement, est excellente : combats dynamiques, manière de filmer assez ample avec quelques légers penchants contemplatifs (surtout dans le village) en parfait accord avec la philosophie et l’art de vivre samouraï. L’atmosphère du village dégage une sensation de calme, rigueur et sérénité que viennent renforcer les belles images.
Le film possède un équilibre bienvenu entre les moments de bravoure et le développement scénaristique des personnages et des thématiques. Les batailles et les scènes d’action sont impressionnantes et s’opposent à la douceur décrite précédemment.
La musique sublime de Hans Zimmer vient s’ajouter à cela et intensifie le lyrisme du film. Certaines séquences gagnent en épaisseur et le final de la bataille est tire larme (la fin de The Way of The Sword), tout comme bien des séquences dans le village (notamment lors du voyage, avec la première partie de Spectres In the Fog).
Question acteurs, c’est du bon niveau. Tom Cruise passe très bien à l’écran, incarnant un soldat hanté par son passé militaire avec justesse. Ken Watanabe livre une performance au moins aussi efficace et touchante en Katsumoto, tour à tour guerrier impitoyable, leader charismatique, chef éclairé et ami sincère. Shichinosuke Nakamura (à vos souhaits!) est également bon dans son rôle de jeune empereur influençable et partagé.
Niveau thématiques, c’est à nouveau le choc des cultures qui est revisité, l’étranger-immigré qui doit s’intégrer dans un monde différent. Le traitement est toutefois assez intelligent que pour être prenant et, dans une certaine mesure, réaliste. L’opposition n’est pas simpliste mais présente et démonte les préjugés et les arguments politiques, pour arriver à un constat nuancé. En effet, la barbarie n’est pas du côté qu’on croît (quoique), et technologie ne rime pas avec « civilisé » (mais doit-on être linguiste pour le comprendre…'faut croire que oui, pour beaucoup d’humains XD).
Car, ce sont bien les deux grands axes du film : l’inutilité d’une guerre et la difficulté de concilier progrès et traditions au 19e siècle, particulièrement dans un pays comme le Japon. Le second problème est parfaitement incarné par l’Empereur qui doit choisir entre une ouverture au monde ou le repli sur soi, entre un développement économique ainsi que des alliances politiques, au risque de perdre un partie de l’identité profonde du Japon et un refus de ce progrès assorti d’une stagnation dans la féodalité. La question pourrait se résumer en : être fort ou être soi ?
En conclusion, The Last Samourai n’est peut-être pas le plus original, ou le mieux réalisé, mais il brille par son efficacité, son équilibre et sa réalisation. Traitant de thèmes plus que jamais contemporains, parmi lesquels le progrès aveugle, l’impérialisme culturel ou le sens de la guerre, le film d’Edward Zwick est visuellement superbe et porté par la musique d’Hans Zimmer. Un blockbuster très efficace, qui délivre action et émotions dans un cadre plutôt dépaysant.