Zodiac
David Fincher (2007)
Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr, Mark Ruffalo,
Musique: David Shire
Thriller - Biopic
Le 4 juillet 1969, le soir de la fête de l'Indépendance, deux jeunes adolescents se font tirer dessus entre les villes de Benicia et Vallejo en Californie. Un homme contacte les services de police locaux et annonce avoir commis ce crime. (Wikipedia)
Globalement bien accueilli par la critique, moins par les spectateurs, ce biopic aux allures de thriller nous plonge dans l’Amérique des années 70’s-80’s pour suivre une traque passionnante d’un tueur en série.
La grande qualité de Fincher, on le sait, c’est sa réalisation. Il fait à nouveau des étincelles avec Zodiac, livrant une reconstruction bluffante, magnifique et détaillée à l’extrême de l’ambiance particulière qui régnait à ce moment sur la côte Ouest. Le visuel est léché, la réalisation ample mais millimétrée. Tout est fait pour que le spectateur vive l’affaire comme les deux journalistes. Le film est ainsi porté par une ambiance des plus prenantes et réalistes. Le film de Fincher est définitivement sombre, parfois étouffant, surtout lorsqu’il se lance dans le suspense pur, donnant lieu à des scènes haletantes (la maison du cinéaste ou la fouille de la caravane). Le travail musical est également très efficace, sans être flamboyant.
Qualifié de thriller, Zodiac se rapproche toutefois plus du biopic par son approche résolument tournée vers le personnage. Certes, l’enquête constitue la trame du film, mais c’est véritablement Graysmith et la manière dont il vit ses recherches qui forment le cœur. En cela, toute comparaison avec Seven est inappropriée, notamment parce que le suspense est distillé par moment et non de manière continue. C’est approche biopic du sujet, très complexe et fouillée est à double tranchant car la complétude du film s’accompagne d’une longueur qui peut rebuter, surtout quand le rythme et l’intensité oscillent régulièrement.
Zodiac témoigne de l’effet dévastateur de l’obsession. D’une part, celle la folie meurtrière et le jeu morbide du tueur et d’autre part, les recherches continues des journalistes-policiers qui se font au détriment de leur entourage. Graysmith s’implique dans l’affaire jusqu’à ne plus voir qu’elle et que dire du personnage de Robert Downey Jr (sérieux, une fois n’est pas coutume)… D’ailleurs, les acteurs sont à saluer pour leur prestation d’une efficacité sans faille, en particulier Gyllenhaal, Ruffalo, Downey Jr et le glaçant (et décontenançant) John Caroll Lynch.
En définitive, Fincher livre un bijou d’esthétisme et d’ambiance avec Zodiac. Copieux portrait de l’obsession d’un journaliste et d’un des tueurs les plus mystérieux et dérangés de l’Oncle Sam, Zodiac ravira les amateurs d’enquête policières et de biopic. La traque du tueur est passionnante, mais s’avère parfois longuette, surtout que la fin est des plus frustrantes... A vous de voir !