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Beyond The Frontiers
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25 octobre 2011

Tintin et le Secret de la Licorne

tintin-movie-poster
Steven Spielberg (2011)
Jamie Bell, Andy Sirkis, Daniel Craig, Simon Pegg, Nick Frost
Musique: John Williams
Animation - Aventure

Lors d’un marché aux puces, Tintin découvre et achète une maquette d’un bateau du 17e siècle, La Licorne. Cependant, le modèle réduite est étrangement convoité par un certain Mr Doe, qui met le jeune reporter en garde contre ce navire. Survient un troisième acheteur intéressé, Mr Saccharine. Mais quels mystères renferme la maquette qui la rendent si particulière ?

Film attendu avec impatience autant qu’avec crainte, Tintin et le Secret de la Licorne débarque enfin sur les grands écrans du monde entier pour le plus grand plaisir des spectateurs de 7 à 77 ans (hum, me demande si Moul**sart va pas me demander des royalties pour la citation -_-‘).

Le bandes d’annonce promettaient du lourd, du très lourd...Et que dire si ce n’est qu’il s’agit d’une réussite bluffante, d’une adaptation géniale du petit héros à la mèche. Outre le retour en enfance de bien des personnes dans la salle, au premier rang desquels ceux qui ont grandi avec les dessins animés, ce volet de Tintin le projette avec énergie dans le 21e siècle.

Après un générique en forme d’hommage à l’entièreté de la série phare d’Hergé et au côté Globe-trotter de Tintin on se trouve plongé directement dans le Bruxelles des années 30-40. Et c’est la claque totale. Les mirettes du spectateur en prennent plein la vue, le cerveau est saturé d’informations visuelles. La richesse de l’image, des couleurs et du détail est absolument extraordinaire. Le graphisme a l’air si évident, léger malgré cette charge. Il est définitivement proche de celui d’Hergé, surtout dans les environnements plus fermés. On soulignera une motion capture excellente, des mouvements amples et fluides tout en étant parfaitement lisibles. La modélisation des personnages est bluffante, surtout Haddock et Tintin. Quant aux références/hommages aux BD en arrière-plan, elles sont aussi nombreuses que les sabords et injures du Capitaine Haddock, à tel point qu’une séance est largement insuffisante pour les repérer.

Mais le véritable tour de force de Spielberg et Jackson est avoir saisi l’essence de Tintin et le retranscrire en un film dont même les figures libres cadrent avec l’esprit du matériel original. Si les courses poursuites hollywoodiennes pouvaient faire craindre une altération du réalisme, il n’en est rien. Tintin et ses acolytes virevoltent certes, mais tout aurait pu arriver dans la BD. Les ambiances sont très travaillées, tant visuellement qu’en matière sonore (merci John Williams pour la partition ultra-variée).

Tintin 2

La réalisation du métrage est excellente, lisible et dynamique. Mais c’est surtout dans les plans, le mouvement de la caméra et ceux des personnages qu’elle impressionne. C’est comme si le sujet bougeait de case en case, horizontalement ou verticalement. C’est surtout sensible dans la première partie et lors des course-poursuites. Ce jeu avec l’espace et le temps se rapproche de la BD où Tintin changeait d’endroit quasi-instantanément. Et le film garde cet aspect particulier, qui lui donne une fluidité scénaristique parfaitement dosée.

Les personnages sont également parfaitement compris et utilisés : de la comédie tragique du Capitaine Haddock au burlesque des Dupond/t en passant par l’héroïsme et une certaine naïveté de Tintin. Quant à Milou, s’il ne parle pas (heureusement), il possède ses propres séquences où ses talents de pitres et d’assistant sont mis en valeur. Les personnages oubliés ne manquent pas car ils s’intègrent mal au scénario, Tournesol ou les Frères Loiseau en premier chef. Et l’introduction plus en profondeur de Saccharine est parfaitement orchestrée et insérée au scénario. Ce dernier mêle habilement Le Crabe au Pince d’Or, Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham Le Rouge (et un peu plus, si l’on cherche du côté des références lors de certains séquences…). S’il joue sur le spectacle, il n’en oublie pas la profondeur, traitant surtout des problèmes d’alcoolisme du Capitaine Haddock, des blessures de familles et l’estime de soi. A défaut d’être le héros, Archibald est certainement le personnage central de ce film.

Malheureusement, la perfection n’existe pas et ce Tintin pâtit de deux ou trois points de détails. Le premier est un déséquilibre entre la première partie du film et sa seconde partie, beaucoup plus orientée action. Le début du film frappe vraiment haut en matière de qualité dans les ambiances et retranscriptions. La seconde partie, avec ses environnements plus ouverts, peine un peu à retrouver les détails foisonnants de Bruxelles. Plus épique, elles souffre parfois de libertés qui vont un peu trop loin (SPOILER : combat des grues, tirés en longueur FIN SPOILER). On a parfois l’étrange impression que Spielberg se fait plaisir à regarder son film (surtout lors de l’abordage de la Licorne). Bref, on regrettera surtout une seconde partie qui manque un peu de concision et de réalisme, surtout comparée à la superbe première heure.

En définitive, ce Tintin est une brillante réussite ! Spielberg et Jackson livrent un film qui saisit l’essence de l’univers créé par Hergé tout en l’adaptant au cinéma moderne, avec beaucoup de talent, de subtilité et d’ingéniosité.  Il n’y a pas nostalgie déplacée (ou d’hommage appuyé, tout est assez discret) autre que celle que le spectateur ressent. Entre enquête, action, humour, références à gogo et un certain onirisme, Tintin et Le Secret de La Licorne est certainement le film de cette fin d’année ! A voir, absolument, définitivement (vous n’avez pas le choix :p) ! Sur ce, je vais relire les albums ;)

Tintin_1

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Commentaires
L
C'est une différence de taille, en effet XD Maintenant, je visualise mieux la scènes :p<br /> Pas grave, on peut se tromper parfois ;)
2
LOL normal parce que en fait c'est des diplodocus :) Dsl pour l'erreur
L
Elle est intense, très bien réalisée, mais de mon point de vue, elle s'éloigne de l'esprit Hergé plus que d'autres libertés. J'ai du mal avec juste pour ça, car sinon, elle dynamise admirablement la fin en transposant la rivalité ancestrale en combat moderne. <br /> <br /> Par contre, je ne me souviens pas de cette scène (mes souvenirs sont très vagues concernant le King Kong).
2
Beaucoup on du mal avec ce combat de grue. Mais personnellement, je trouve cette scène vraiment intense, parfaitement Spielbergienne dans ce coté "arène évolutif" qu'il affectionne tant.<br /> Ce me fait penser au reproche que beaucoup de monde font à la scène des tricératops dans King Kong de Jackson.
L
Entièrement d'accord :D Un p**** de film qui se dispute la première place avec Drive (bon, c'est pas le même genre, mais niveau appréciation globale, on peut les comparer).<br /> <br /> Mon reproche est franchement minime. je voulais juste souligner un ressenti assez faible, mais apparemment, à la lecture, c'est plus fort que ce que je pensais. Quant à la question de réalisme, j'admets volontiers que le vocable est peut-être mal choisi :p C'est un réalisme relatif à Hergé que je voulais évoquer, et non juste du terre à terre ;)<br /> <br /> Et honnêtement, après la 2e vision, je dois dire que c'est passé complètement à la trappe. Juste le combat de grue qui me reste un peu en travers, parce que c'est pas trop "Tintin". Mais sinon, cette adaptation est du grand cinéma d'animation, ni plus, ni moins! :D
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