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Beyond The Frontiers
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4 mars 2012

The Grey

The grey
Joe Carnahan (2012)
Liam Neeson, Dallas Robert, Frank Gillo, Dermot Mulroney
Musique: Mark Streitenfled
Thriller – Aventure

Un groupe d'ouvriers est envoyé en Alaska pour la construction d'un oléoduc. Leur avion s'écrase durant le trajet. Les passagers doivent alors survivre dans ce milieu hostile, infesté notamment de loups…
(Wikipedia, 2012)

Deuxième claque de 2012, après le très glauque Millenium. S’ils partagent l’environnement enneigé et l’ambiance oppressante, les deux films délivrent cependant des émotions bien différentes. Présenter The Grey comme un survival glaçant est d'ailleurs assez réducteur et reviendrait à en rater l’essentiel. En effet, le film de Carnahan n’oublie pas le côté psychologique d’une telle aventure et propose une véritable réflexion sur la vie et la mort. Le Territoire des loups va donc bien plus loin que l’affrontement sanglant, genre qu’il abandonne au fil du récit pour se tourner vers l’aventure et le drame. Sans pour autant tirer un trait sur les bouffées de stress qui jouent avec notre trouillomètre.

Usant d’artifices archi-connus mais totalement maîtrisés, The Grey sort les crocs plus d’une fois propose quelques belles frayeurs, une tension et un aspect gore que ne renierait pas un film d’horreur. Dans un certain sens, un rapprochement avec le The Thing de Carpenter n’est pas idiot. La réalisation se veut sèche, sans fioriture, cadrée serrée et appuyée par des effets sonores impressionnants (vents, hurlements,…). Elle transmet parfaitement l’état de danger permanent qui s’oppose aux séquences douces des souvenirs qui emplit les hommes au bord de la rupture, avant d’être arrachés à leur torpeur par la réalité. Quelques scènes valent le détour : le crash aérien plus vrai que nature, la première confrontation avec la meute, les yeux brillants à la lueur des torches (glaçante),  le second face à face à la lisière de la forêt, etc. Le tout est sublimement mis en musique par Marc Streitenfeld qui livre une partition à la fois glaçante et émotionnellement forte.

Grey_Liam
Le cinéaste dépeint avant tout une histoire humaine. Celle d’un groupe d’hommes poussés à l’extrême prenant des allures de huis-clos dans l’immensité sauvage alaskienne, Le spectateur pointilleux relèvera certes que lesdits personnages répondent au cliché du huis-clos/survie : le chasseur solitaire-leader, la grande gueule contestataire, les suiveurs, plus ou moins actifs. Le tour de force de Carnahan est de dépasser ces limites pour apporter une véritable profondeur psychologique à ses personnages. Les protagonistes prennent de la consistance via les flashback/évocation de leur passé (la collection de leurs portefeuilles est symptomatique), mais surtout au travers des épreuves qu’ils affrontent : désespoir, bataille et surtout, la mort, omniprésente. Thème central, némesis de l’instinct de survie, elle surgit d’un bosquet sous forme d’un loup, déferle en un blizzard paralysant, se plante sous forme d’un ravin ou emporte doucement la personne après s’être insinuée sournoisement en elle, entre doutes, affaiblissement physique et renoncement.

The_Grey_07
Mais plus qu’une histoire de mort, The Grey est une peinture de la vie dans ce qu’elle a de plus primitif. De l’auto-organisation d’un groupe (parallèle habiles entre les survivants et la meute de loup) à l’instinct qui ne cesse de pousser plus loin la quête d’un refuge. A travers Ottway, personnage central, c’est aussi une leçon qui est délivrée. Celle qu’un homme qui n’a plus rien à perdre est probablement la créature la plus à craindre, car des idées morbides du départ peut surgir un espoir jusque là sourdement enfoui. Espoir qui se mue en détermination solide: celle de s’accrocher jusqu’au bout à la vue des ravages de l’abandon. En cela le rôle des loups est ambigu : d’une menace pour l’entièreté du groupe, ils représentent plus largement une source de rédemption pour le particulier. Les plus faibles sont éliminés, les autres survivent. Offrant une seconde chance à Ottway dès le début du film, ils aident l’homme brisé par une enfance sans grande affection et une vie difficile à enfin apaiser de ses tourments, à retrouver une raison de vivre. Cet aspect du film nous vaut une des plus belles fins depuis bien longtemps, une de ces fins qui serre le cœur autant qu’elle inspire.

Le résultat est cependant entaché de quelques incohérences qui tranchent avec le réalisme sérieux baignant le film. Outre quelques faux-raccords, on aura remarqué que malgré le blizzard les capuches restent baissée, les gants absents (bien que disponibles), les arbres verts et le comportement bruyant autour des feux n’est guère logique lorsqu’on est traqué. Toutefois, ces défauts sont bien menus par rapport à l’impression générale.

En définitive, et malgré les manquements précités, The Grey s’avère être haletant, immersif et incroyablement puissant. Une sorte de survival introspectif aux personnages développés, porté par un Liam Neeson au sommet. Un film qui prend à la gorge tout en serrant le cœur dans un final magnifique. Une très belle réussite !

The_Grey_06

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Commentaires
L
Oh, je ne m'inquiétais guère :p Et je me souviens de ton avis sur TWB ;)
R
Rassure toi ( si tant est que tu en ais besoin ), j'ai trouvé "The Way Back" à Ch.. :-)
L
Je peux comprendre qu'on adhère pas à cause des facilités, incohérences et problèmes de finitions. C'est clair que de ce point de vue, le film est bancal. Par contre, je l'ai trouvé plus accessible que The Way Back, qui était infiniment plus chiche en émotions. Après, j'ai vraiment été touché par le message et l'aspect humain, ce qui ne semble pas être ton cas :s
R
Bon, je veux pas plomber l'ambiance, mais perso j'ai pas trouvé ça génial ....<br /> <br /> Comme dit chez Max, c'est "The Way Back", les loups et McGyver en plus ... :(<br /> <br /> Le final par contre m'a fait marrer, même le réalisateur était à bout de forces.
L
On est plusieurs à penser que cette fin de TSR est de trop, mais pour d'autres, apparemment, elle est nécessaire, comme quoi... Ici aussi, il me semble que le réal' lui-même a dit que couper le "cliffhanger" et préciser la fin enlevait quelque chose de au film, d'autant qu'ici aussi, on a guère de doute sur l'issue. Il faudra juste couper avant le générique sur le BR ;)
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