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Beyond The Frontiers
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22 avril 2012

The Hunger Games

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Gary Ross (2012)

Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Woody Harrelson, Stanley Tucci, Elizabeth Banks, Donald Sutherland
Musique: James Newton Howard
Science-fiction

Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. Lorsque sa sœur est sélectionnée, Katniss Everdeen décide de se porter volontaire pour prendre sa place.


 A la base, son assimilation aux sagas pour ado m’avait un peu refroidit malgré un contexte assez intéressant. Pourtant, The Hunger Games s’avère être un film très agréable à suivre, bien réalisé et au rythme rarement pris en défaut. N’ayant pas lu les livres, aucun commentaire sur la fidélité de l’adaptation ne sera livré, au contraire d’un rapprochement avec Battle Royale, vu la veille.

Le récit trouve rapidement ses marques et mêle habilement narration et spectacle. Il met en scène des acteurs corrects qui transmettent bien les traits de leurs personnages. L’empathie (ou l’antipathie) s’installent d’ailleurs assez vite, bien aidée par les caractères un peu caricaturaux des protagonistes. C’est ici que l’aspect « ado » ressort le plus, sans être gênant toutefois. Ces derniers évoluent dans des décors pour le moins réussis et variés. Variété qui illustre les différents caractères des lieux, sauvages et pauvres pour le District 12, opulent, fermé et aseptisé pour le Capitole, hostile pour la plaine du Hunger Games. Variété qui est aussi au centre de la sublime partition de James Newton Howard : sonorités douces, aventureuses, tribales, qui n’hésitent pas à reprendre des motifs de Thomas Newman (assez évident pour le thème de Shawshank Redemption) ou du travail de JNH sur les Batman.

Emotions et aventure sont au rendez-vous d’une peinture pourtant bien noire de la société.  Car si Hunger Games s’inspire en grande partie du principe du film japonais, il y ajoute des éléments contextuels qui le rendent particulièrement riche. Outre son allure et ses codes très inspirés de la «Rome impériale », on relèvera des critiques acerbes de la superficialité d’une frange aisée de la société.

Le premier point se remarque aisément lors des entrées des chars dans le Capitole (qui rappelle aussi les défilés nazis ou soviétiques) mais aussi par le détachement apparent de la population du Capitole, anesthésiée par le « pain et les jeux » servis gracieusement par un pouvoir autoritaire afin de garder une paix relative et juguler toute velléité de remise en cause, voire de révolution. La superficialité de la société transparaît à travers la téléréalité au présentateur aussi caricatural que faux (excellent Stanley Tucci). Le show morbide devient un produit marketing, voyeuriste et finalement un peu dérangeant tant le Capitole s’amuse de ces Jeux Olympiques de la Mort, d’autant que la distance physique et la banalisation de cette violence rendent les habitants insensibles au sort des autres Districts. Enfin, derrière ces jeux se cache un pouvoir intrusif, autoritaire qui n’hésite pas à intervenir pour produire un résultat conforme à ses attentes : garder cette illusion de liberté dans laquelle les peuples vivent, divertir la haute société tout faisant parvenir un message ambigu aux masses pauvres, entre espoir et répression.

Malgré un traitement adulte des thématiques principales, l’édulcoration des jeux eux-mêmes est bien présente. Là où Battle Royale va au bout du concept en proposant des morts directes, « gratuites » (la victoire, ou la survie justifiant la mise à mort des concurrents), Hunger Games ne montre aucun meutre ni mort vaine. L’élimination des concurrents se fait en général par des moyens détournés ou lors d’actes de défenses.

Au final, ce The Hunger Games est un film agréable et efficace. Plus intelligent qu’il n’y paraît, il opte pour la violence  sous-jacente plutôt qu'explicite en compensant l'édulcoration des jeux par un contexte riche et troublant. Visuellement réussi, musicalement impeccable, il embarque pour 2h de spectacle seulement entaché par un final un peu expédié et quelques idées sous-exploitées (le système de sponsors notamment). En résumé, Gary Ross réussit son adaptation !

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Commentaires
B
en même temps je l'attendais impatiencemment et du coup je l'ai peut être un peu idéalisé : je reconnais que dans l'ensemble, il est cool ^^
B
surtout ne pas lire les livres avant d'aller voir le film, vous seriez déçus.... en effet, il ya pas mal de détails atouts de l'histoire qui manquent. par exemple la sortie de l'arène est un moment clé du bouquin, et malheureusement il a été retiré dans le film. Malgré tout, HG reste bon un film qui fait beaucoup réfléchir, de mon point de vue.
L
Thanks :) La romance, ce n'est pas ce qui m'a plus marqué, je n'ai pas ton coeur d’artichaut :p (il serait plutôt en...cailloux, le mien XD)
M
Et puis ya aussi une petite romance trop choupinou ;-) chouette ta critique !
L
Un ami m'a initié à Battle Royale la veille de voir Hunger Games, et pourtant ce dernier ne m'a en rien déçu. Après, les styles sont clairement différents. Battle Royale se concentre essentiellement sur la compétition, la survie et en cela s'avère plus violent. Hunger Games développe bien plus le contexte, même à travers les jeux. En cela, il est plus intéressant, de mon point de vue.
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