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Beyond The Frontiers
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12 mai 2012

Dark Shadows

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Tim Burton (2012)
Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bohnam-Carter, Chloë Moretz
Musique: Danny Elfman
Comédie – Fantastique

En 1752, Joshua et Naomi Collins quittent Liverpool pour l’Amérique avec leur jeune fils Barnabas, fuyant une terrible malédiction qui s’est abattue sur leur famille. Vingt années passent et Barnabas a le monde à ses pieds, ou du moins la ville de Collinsport, dans le Maine. Suite à un drame amoureux, il est transformé en vampire…Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé…


 Après un Alice in The Wonderland assez décevant, Tim Burton revient avec son acteur fétiche Johnny Depp pour un Dark Shadows qui marquait un retour vers un univers plus Burtonien que jamais. Cela est-il pour autant un gage de réussite ?

Dès les premières secondes, c’est l’esthétisme particulier qui frappe. Reconnaissable entre mille, le style Burton, tout en environnements sombres desquels émergent des couleurs saturées flatte les mirettes. Le travail sur les décors est évident, de même  que sur la réalisation, mêlant beauté obscure et fluidité remarquable. Remarquables le sont aussi les interprêtes dont les principaux apportent une consistance bienvenue à leur personnage. Johnny Depp en tête, évidemment, incarnant un vampire charnel au cœur brisé, mais Eva Green aussi, son nemesis, sorte de nympho sadique tout en sensualité bestiale. Mentions également à Michelle Pfeiffer (impeccable) et Helena Bonham Carter. Tous sont bien aidés par des dialogues biens construits, des répliques fines dont beaucoup font mouche. Entendre Barnabas s’exprimer comme au 19e siècle est un régal.

Outre son esthétisme certain et ses acteurs, Dark Shadows peut s’appuyer sur son humour, noir comme il est de coutume. Une succession de situations cocasses, de répliques piquantes et acerbes attend le spectateur tout au long du film, jouant essentiellement sur le choc des époques issu du décalage entre Barnabas et son nouvel environnement. Et cela fonctionne plutôt bien, rictus, sourires et quelques éclats de rire parsèmeront la séance. Le tout malgré un romantisme tragique assez prégnant (Burton se lâche complètement ici). La musique d’Elfman se veut efficace sans être particulièrement inspirée. Tout le contraire du choix de la bande son délicieusement 70’s et en parfait désaccord (comprendre contraste) avec le personnage principal. Ici encore, les thèmes sombres sont privilégiés, Alice Cooper, Black Sabbath, etc.

Ainsi décrit, Dark Shadows a tout d’un bon film. Ce serait omettre le principal : le scénario. Force est de constater sa quasi-absence, peinant à combler l’heure trente qui sépare la folle introduction du final totalement dément. Certes, le centre est la romance, la noire nostalgie d’un être perdu, l’amour éternel au travers de la réincarnation des âmes. Toutefois, cela manque cruellement de pêche à défaut de verve. L’histoire fait du surplace plus qu’à son tour, à tel point que le récit semble être construit sur le décalage des époques, l’humour et les dialogues. Or cela tiendrait sur 30-40 min, mais pas sur 2h. Les longueurs scénaristiques, mises en exergue par un récit linéaire, ne sont ainsi que partiellement comblées, même, et c’est un comble, durant le final où les excès de démences amollissent le rythme d’une confrontation dont l’issue est aussi scénaristiquement mal amenée que décevante.

Et au final, c’est bien la déception qui domine. Dark Shadows est à l’image du personnage d’Eva Green, une belle coquille vide. Tim Burton livre un film esthétiquement irréprochable (quoique quelques effets sont assez moches), bien interprété et parsemé d’humour grinçant mais dont le vide scénaristique n’est guère comblé par la folie d’un romantisme noir qu’il insuffle à son récit. Bref, Burton commence sérieusement à tourner en rond…

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Commentaires
L
Pour Burton, il fait un très bon travail esthétique, humoristique et dirige bien son film. Reste que le scénario a du mal à décoller...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour J. Depp, il est plutôt bon, plus sobre que d'habitude, sans le maniérisme outrancier d'un Jack Sparrow. Et ses dialogues sont un régal auditif en VO, de la belle langue ancienne, loin des onomatopées grossières du cinéma grand public actuel!
C
J'attends de le voir, avec impatience et curiosité, en espérant ne pas être déçue car effectivement, Burton se laisse un peu aller ces temps-ci...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais surtout, je voudrais dire que... Johnny Depp commence à me gonfler ! Il ne joue que des rôles où il est hyper grimé, hyper "original", hyper voyant... A quand un vrai rôle ? Je commence à me demander si cet acteur ne serait pas largement surestimé, car quand on voit sa filmo, les films où il interprète des mecs normaux... ben, ils sont pas terribles en fait, à part Donny Brasco peut-être ?
L
Avec plaisir :) J'ai passé un bon moment, mais je suis surtout resté sur ma faim avec le scénario. Tout le reste est très regardable et divertissant!
Y
Merci de cette critique ! Il n'est pas encore passé dans mon cinéma mais je vais aller y faire un tour dès que possible.<br /> <br /> Dommage que le scénario soit creux :( J'espère juste ne pas m'ennuyer.
L
J'ai dû réfléchir 24 sec avant de reconnaître la vile personne derrière ce commentaire :p Je sais très bien que tu n'as malheureusement pas aimé, dommage, on se rattrapera bientôt ;)
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