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Beyond The Frontiers
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24 janvier 2011

Hereafter

Hereafter_Affiche

Clint Eastwood (2011)
Matt Damon, Cécile de France, Georges et Frankie McLaren, Bryce Dallas Howard
Musique: Clint Eastwood
Drame/Fantastique

Synopsis et Bande d'annonce (VOSTFr)

Trois personnes sont touchées par la mort, ce qui éveille des interrogations légitimes. Georges, ouvrier en bâtiment et ancien medium, Marie, présentatrice télé et Marcus, enfant londonien, tentent de satisfaire ce besoin de réponses pour faire leur deuil ou simplement avancer dans leur vie.

Critique

Les critiques étaient plutôt tièdes à propos de la dernière réalisation de Clint Eastwood.

Je dois dire que si c'est loin d'être un grand Clint, Hereafter n’en reste pas moins un film attachant. Les personnages sont touchants dans leur recherche de réponses afin de retrouver une vie heureuse. Puis la réalisation de Clint est toujours aussi classieuse, sobre et émouvante (le plan sur l'oeil est magnifique) : des plans fixes qui subliment des petits moments comme Eastwood a le secret. Rien que la scène d’ouverture vaut le détour, une séquence de destruction par le tsunami, spectaculaire, dramatique et très impressionnante auquel s’ajoutent des visions prometteuses de l’au-delà.

Hereafter

Mes ces promesses s'évanouissent rapidement…Les dialogues sont parfois (ou souvent) peu inspirés, plats comme des soles, oscillant entre nunuche et franchement ridicules et affadissent des scènes qui promettaient pourtant. Puis la musique est beaucoup trop présente et donnent un côté mélodrame exacerbé à des moments qui n’en n’ont nul besoin.  C’est surtout sensible dans la partie française. Parce que le principal problème réside justement là. L’histoire de Cécile de France manque de crédibilité, de feeling. C’est certes triste mais l’authenticité manque. Que ce soit dans les dialogues ou dans le jeu d’acteur les séquences manquent cruellement d’âme. Je n’ai pas accroché au jeu de Cécile de France, qui ne m’a guère ému malgré ses interrogations, ses doutes et ses aventures. Puis quoi, ils manquaient d’argent chez les producteurs qu’ils ont été sponsorisés par Blackberry ??

Au contraire, les parties américaines et anglaises sont bien plus réussies et l’histoire de Marcus et Jason est certainement la plus poignante du film. Le personnage  de Matt Damon est aussi touchant, par la difficulté qu’il éprouve à vivre librement, par son incompréhension  et finalement par sa solitude. Dans ces rares moment, on retrouve le grand réalisateurs de Mystic River ou Million Dollar Baby, mais ils sont très ténus, trop…

Hereafter_22_550x366

En réalité le film manque d’équilibre. On ne sait pas très bien où Clint veut en venir. Est-ce un drame humain, une réflexion sur le deuil et une quête de sens à donner à une vie ou réellement un film sur l’au-delà ? Parce dans le second cas, on rate la cible : aucune interrogation mais un postulat de départ qui n’est guère développé, remis en question (juste au travers de la société). Clint ne se mouille pas pour donner des réponses sur l'au-delà, mais s'en sert pour développer une histoire humaine terre à terre, pour illustrer la quête de sens de personnes en perte de repères.

C'est à la fois à prendre au premier degré (l'interrogation sur l'au-delà est présente, de manière plus ou moins forte) que d'un point de vue métaphorique, sur justement, le besoin d'avoir quelque chose auquel se raccrocher lorsque tout semble se dérober sous les pieds. Disons que le monde parallèle est une aspiration personnelle, façonnée par le vécu et les aspirations de tout un chacun mais la réflexion s’arrête là. Finalement, on peut se demander si l’histoire ne touche pas plus au deuil qu’à l’au-delà en tant que tel. Ou si justement, au-delà de la mort, il y a la vie, celle de la personne concernée. Comme le dis M. Damon au début du film « Si la vie tourne autour de la mort, alors ce n’est plus la vie ». Je crois que c’est ça le message, que la mort est une étape triste dont il faut faire le deuil au risque de ne plus vivre. Après la mort, il y a la vie, le bonheur potentiel qui ne peut être atteint que si d’une certaine manière, on accepte ce qui arrive sans chercher à s’accrocher au passé.

hereafter_screencap

Bref, Hereafter, c’est beaucoup de blabla pour pas grand-chose. Il y a certes une histoire humaine touchante, une réalisation impeccable mais la sauce ne prend pas (ou trop peu) la faute à un équilibre précaire, à des dialogues digne d’un soap pour ado et à un manque de recul par rapport au sujet qui semblait être le cœur du film, l’au-delà, qui s’avère être un postulat plus que le sujet d’une réflexion. Une déception de la part d’un réalisateur qui nous avait habitués à mieux, même si sa perte de vitesse était quelque peu sensible. Espérons que son biopic relève sacrément le niveau pour retrouver le lustre de GT ou MDB.

Hereafter_2

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Commentaires
L
Ca fait longtemps celui-là (Les Pleins Pouvoirs), par contre, L'Echange, j'en ai fait une critique il y a 2 mois :) <br /> <br /> <br /> <br /> Et effectivement, on retrouve dans Hereafter les traits de réalisation de Eastwood (classe, clair-obscur, plans plus serrés sur les regards, etc), mais bien moins intense que dans d'autres de ces récents films.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui sonne faux dans le film, c'est la partie en France. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai du mal à être convaincu par ce que je vois et entends, alors que les parties UK et US sont beaucoup plus intenses et authentiques. <br /> <br /> <br /> <br /> Je m'étais déjà fait la réflexion que les films francophones me touchent moins et paraissent moins authentiques peut-être parce qu'on vit dans la langue et que les couples intonations/visages sont ancrés en nous, ce qui nous fait remarquer quand un personnage joue.
K
Oui...je me suis revu hier Les pleins pouvoirs réalisé par Eastwood également, il même dans ce film par de simples plans il faisait passer une émotion...avec sa fille notemment qui ne parle plus et qui, plus tard sous l'égide de l'inspecteur (joué par Ed harris, toujours fabuleux) se rend compte en entrant chez son père qu'il y a des photos d'elle partout, et qu'il a toujours été présent à ses côtés même si elle ne le voyait jamais...Sans un mot, juste au trvaers des regards il fait passer le lien filial comme quelque chose d'extraordinaire, tout comme dans L'échange avec Anjelina Jolie, un film très sombre et désespéré mais profond, donc puissant, ce que je n'ai pas ressenti ici avec ces histoires. On sent la patte Eastwood, mais ce n'est pas ça...dommage car il y avait un truc terrible à faire. La relation qu'entretien la mère avec ses gamins, la vie de ces deux-là, et puis le perso de Matt Damon, sa solitude, sa véracité, et même le fait d'ancrer son récit dans des faits réels (le tsunami et les attentats de Londres)...tout ça est excellent, mais gâché par certains personnages dont le jeu d'acteur est très approximatif, et par un découpage des trois histoires qui aurait mérité un meilleur traitement.<br /> <br /> Mais ça reste un bon film quand même.
L
Comme toi, ce sont les histoires de jumeaux et de Matt Damon qui m'ont le plus ému (surtout les jumeaux, en fait). Et c'est vrai que le personnage de Damon a une sincérité exacerbée par rapport aux autres de sa "profession", représentée par son avide frangin qui veut exploiter les capacités du personnage.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme tu le dis, le film en lui-même n'est pas mauvais, mais il manque d'âme quelque part, d'une étincelle de génie.
K
Vu hier en DVD, et il n'y a guère que quelques parties du films qui valent vraiment le coup. Les jumeaux sont touchants, et matt Damon aussi qui trouve là un très beau rôle. Quant à l'ouverture, elle manque singulièment d'émotion...c'est vite envoyé, clinique, froid, bien qu'impressionnant.<br /> <br /> Par contre je salue sieur Clint quand il nous montre une belle brochette de charlatans, critique assez savoureuse et tellement réaliste de ce milieu, où le personnage de Matt Damon en ressort d'autant plus brillant et attachant par sa simplicité, sa sincérité, et sa solitude.<br /> <br /> Quelques belles scènes donc mais beaucoup de maladresses. C'est sympa de sa part de situer une partie de son film en France, mais il prouve en cela, même si on le savait déjà, que nos acteurs sont quasi mauvais, même quand ils sont dirigés par un grand.<br /> <br /> L'ambiguité du titre ne me gêne pas plus que cela, ça parle de l'au-delà, mais perso, je ne m'attendais pas à un film du genre "Au-delà de nos rêves" avec Robin Williams, profond et émouvant, qui était bien plus ciblé fantastique, et presque terrifiant quelque part.<br /> <br /> Le film d'Eastwood n'est pas mauvais, mais c'est franchement loin d'être un chef-d'oeuvre.
L
C'est effectivement un drame, mais le titre et la BA ont brouillé quelque peu les pistes :p<br /> <br /> C'est ça qui m'a fait réfléchir au titre et mener à cette interprétation, puisqu'il est très peu question de l'au-delà (= monde parallèle) mais d'au-delà de la mort, du deuil, d'un proche ou d'une vie. Le fait que Marie et Georges retrouve le sourire à la fin a renforcé mon impression.<br /> <br /> Puis avec le recul, cette très belle réplique pleine de vérité qui tombe si tôt dans le film, c'est peut-être un peu prémonitoire, non? A posteriori, elle anticipe une bonne partie du propos en tout cas. Enfin, je m'emballe dans mes délires :p
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