Ghost Rider: Spirit of Vengance
Mark Neveldine et Brian Taylor (2012)
Nicolas Cage, Ciaràn Hinds, Violante Placido, Idris Elba, Christophe Lambert
Musique: David Sardy
Fantastique - Action
Huit ans après les événements de San Venganza, Johnny Blaze alias le "Ghost Rider" se trouve en Europe et lutte pour échapper à sa malédiction. Blaze est recruté par des moines pour lutter contre le diable qui veut s'emparer du corps de son fils mortel le jour de son anniversaire
(Wikipedia, 2012)
Nicolas Cage réenfile le casque et les gants pour mettre le feu aux routes dans ce second volet pour le moins explosif. Après un premier épisode guère convaincant (un divertissement honnête mais sans réelle profondeur), il revenait à Mark Neveldine et Brian Taylor de négocier le prochain virage avec plus d’aplomb.
Et de plomb, ils n’en manquent assurément pas, livrant un film burné, bourrin qui n’hésite pas à verser dans l’excès jusqu’à friser, parfois bien involontairement, l’auto-parodie. La forme se veut numérique, complètement déjantée, dynamique à outrance. Ca tourne, ça saccade, ça virevolte, mais avec un certain style, à limite de l’expérimental. L’ivresse du pouvoir en quelque sorte… Quelques séquences valent leur pesant de d’aciers fondus, notamment la prise de contrôle de l’excavatrice géante, dantesque, ou l’impressionnante poursuite finale. Esthétiquement, Ghost Rider 2 est une réussite : design, effets, maquillages, etc. Le Rider est d’ailleurs plus sombre et bestial que jamais.
L’humour est également très présent, à nouveau volontairement ou non. Si certaines blagues tombent un peu à plat, d’autres font mouche (voir le Rider jouer au lance-flamme est hilarant). D’autres aspects comme ce Nicolas Cage possédé, luttant contre son démon intérieur sont également marrant. Le voir grimacer à la manière d’un Jim Carrey dans The Mask est pour le moins inattendu. Les autres acteurs sont moins convaincants, excepté Ciaràn Hinds (encore !), inquiétant…la plupart du temps.
Décrit comme cela, ce Ghost Rider passerait pour recommandable. Mais il y a toujours un « mais »… Car malgré l’aspect trippesque assumé et les bonnes idées esquissées (la dualité Johnny-Rider, son combat intérieur, son besoin de rédemption, les raisons des pactes avec le Malin, etc), l’hypnose numérique a bien du mal à cacher les carences d’un scénario indigent. Un gamin à sauver du Diable sur fond d’histoire de rédemption, le tout prenant des allures de road-movie enflammé, dont aucune des pistes sus-citées n'est réellement développée. Et ce n'est pas le doublage VF déplorable qui rattrappera l'affaire, commençant par une magnifique faute de français…
Au final, ce second volet du Motard Fantôme, s’il surpasse sont prédécesseur en terme artistique, a objectivement bien du mal à mettre le feu à la salle. Très perfectible, L'Esprit de Vengeance se révèle néamoins totalement décomplexé, visuellement cartoonesque et au parti-pris résolument 36e degré. Un film pop-corn, du divertissement dur où l’on débranche momentanément son cerveau. Et parfois, cela fait du bien aussi !