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Beyond The Frontiers
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5 avril 2011

Robin Hood


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Ridley Scott (2010)
Russel Crowe, Cate Blanchett, William Hurt, Mark Strong
Musique: Marc Streitenfeld
Aventure

Synopsis et Bande d'annonce

A la fin du XXIIe siècle, le Roi Richard Cœur de Lion revient d'une croisade de 10 ans pour défendre le Royaume d'Angleterre contre les Français. Il est tué par une flèche lors de l'assaut à Châlus-Chabrol. Parmi son armée se trouve un archer, Robin Longstride qui, usurpant le nom de Sir Robert Loxley de Nottingham (ami du roi), sera chargé de rapporter la couronne de Richard en Angleterre.
Dès lors commence le règne de Jean d'Angleterre, roi plus éclairé par l'or et l'argent qu'il amasse à la force du poignet de ses soldats que par la sagesse.
Sur la route de Nottingham, Robin découvre un pays miséreux, laissé exsangue par les croisades et les guerres et profondément inégalitaire. Se faisant passer pour le fils Loxley, il décide alors de rétablir un semblant de vie et d'espoir à cette bourgade. C'est sans compter qu'il se trouve au cœur d'une intrigue politique bien plus large…

Critique

Robin des bois version 2010, ce n'est pas encore Robin des bois mais plutôt comment la légende urbaine est née. Le film s'intéresse ici aux idéaux d'un homme qui passe de valeureux archer de Sa Majesté à ardent défenseur des opprimés qu'il entend protéger des politiques injustes et cupides du roi Jean.

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Le mythe largement revisité par Brian Helgeland (scénariste) est loin des versions romantiques et idéalistes mais fait plutôt dans le rugueux, la sueur et la violence. Ainsi, Robin Longstride est-il un combattant hors-paire se déplaçant plus à cheval épée à la main que dans les arbres avec un arc; Lady Marianne n'est pas une jeune demoiselle en détresse en haut de sa tour mais la veuve de Robert Loxley dont la tristesse n'a d'égale que son implication dans la vie communautaire et Petit Jean semble être un sobriquet ironique donné à celui dont la tête émerge de la mer de chevelures environnantes tel un périscope en plein océan.

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Autant le dire tout de suite, le film fut au départ pour moi est une demi-déception. Non pas qu'il soit mauvais (loin de là), mais plutôt qu'il m'a laissé un goût de trop peu. En effet, son gros défaut est d'avoir vu trop grand. Le nombre d'intrigues parallèles est important ce qui fait qu'aucune n'est réellement exploitée à fond. On passe du contexte historique (complot français, rébellion des Lords, etc), au côté politique (Jean en quête de légitimité vs peuple en quête de liberté), au voyage de Robin vers ses origines et au développement du personnage et de sa relation avec Marianne, pour revenir à l'histoire et la politique. Cela donne un côté un peu brouillon à l'ensemble et un goût d'inachevé.

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Toutefois, lors du second visionnage, cela devient plus lisible. Le film de Ridley Scott gagne en clarté surtout au début du métrage, lorsque celui-ci pose son contexte en envoyant un flot d’informations qui s’apparente à un raz-de-marée. De ce fait, on entre bien plus vite dans l’histoire et l’aventure n’en devient que plus agréable. La version longue apporte ici quelques éléments bienvenus (tout en étant plus violente), notamment concernant les enfants des bois (dont on se demande à quoi ils peuvent bien servir dans la version ciné), le passé de Robin Longstride, sa relation avec le Sheriff ou encore le rôle de William Marshal.

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A côté de cela, le film possède d'indéniables qualités à commencer par ses acteurs impeccables. Russel Crowe est dur à souhait, Cate Blanchett est simplement bluffante, Oscar Isaac est parfait en Roi Jean manipulateur, sans expérience et n'écoutant que sa cupidité tout comme Mark Strong qui possède un charisme indéniable comme méchant. L'engagement des acteurs se ressent grandement dans les relations entre personnages qui sont complexes et évolutives. Car Robin Hood n’est pas qu’un film épique, il prend le temps de développer ses personnages (surtout Marianne, Robin, Walter Loxley, Godfroy et Jean). Et cela se fait toujours dans une certaine justesse de ton, sans tomber dans la caricature du méchant sanguinaire ou de la romance sirupeuse.

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Autres qualités et non des moindres, les scènes d'actions sont excellentes et la photographie est, elle aussi, impressionnante. La scène du débarquement français est sublime, tout comme la bataille qui suit. La violence des combats est plus intense dans la version longue qui n’enlève rien à l’intensité  du film, qui ne se relâche jamais.

Les thèmes abordés sont nombreux et le scénario réussit brillamment à mettre en évidence les grands enjeux médiévaux que sont les rapports d'un roi avec son peuple, les effets d'une guerre sur un pays et la quête perpétuelle de liberté et d'identité des petite-gens dans un monde qui ne reconnaît que les puissants. Ce dernier thème est évoqué à travers la citation « Rise And Rise Again, Until Lambs Become Lions », soit littéralement « Battez-vous encore et encore jusqu'à ce qu’agneaux deviennent lions ». On peut également rapprocher ces thématiques de la situation actuelle : guerres impopulaires (Afghanistan), les effets de la crise économique sur la population « normale », etc.

Enfin, la musique est aussi excellente, oscillant entre les thèmes folks médiévaux et les envolées puissantes typiques d’un film d’aventure.

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Robin Hood se termine sur un ènième retournement de situation qui consacre son héros comme gardien de la liberté, de l'égalité et de l'espoir du petit peuple, comme une véritable légende en devenir. Finalement, on arrive à se demander si Robin Longstride est réellement le héros principal ou juste une personne normale dont le destin est scellé par ses idéaux et des événements extérieurs. Et peut-être est-ce dans cette remarque que réside le but profond du film...

En conclusion, Robin des Bois est un très bon divertissement qui souffre cependant d'un manque de cohérence due au nombre élevé d'intrigues parallèles dont les liens sont peu explicites, essentiellement durant la première heure de film. A voir en version longue de préférence, par souci de clarté car même si elle ne transforme pas fondamentalement le film, elle l’améliore sur bien des détails. Pour plus d'informations concernant les ajouts de cette version, jettez-un oeil sur l'article de Maxlamenace89!

Bonus: le générique de fin en « peinture animée » est sublime et magnifié par la musique.

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Commentaires
L
Ah bon? C'est vraiment dommage qu'il ne vous ai pas plu. Je conviens qu'il soit parfois brouillon, mais j'ai trouvé qu'il était divertissant et bien plus agréable à regarder la seconde fois. Cate Blanchett joue très bien, comme très souvent mais, à part la lassitude de son personnage, je n'ai pas senti que R. Crowe s'ennuyait.
D
Bonsoir, personnellement, je me suis pas mal ennuyée à la vision de ce film (comme Russel Crowe semble-t-il). Comme souvent, Cate Blanchett tire son épingle du jeu. Bonne soirée.
A
croisons les doigts ! Au pire, ma chérie (Maria Julia) est là pour me consoler.
L
Je parlais de tes problèmes en général, pas forcément de ceux liés à Allociné, que ton "nouveau" blog ne soit plus sujet à des lags incessants ;)
A
peu importe qu'ils soient réglés ou pas sur allociné puisque le blog est transposé sur la plateforme canalblog...
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