Toy Story 2
Réalisateurs : John Lasseter, Ash Brannon et Lee Unkrich
Acteurs : Woody, Buzz L’Eclair, Rex, Mr Patate, Zig-Zag, Jessie, etc
Musique : Randy Newman
Genre : Animation Numérique
Date de sortie : 13 novembre 1999 (US) – 2 février 2000 (Fr-Bel)
Synopsis
Tentant de sauver un jouet du vide grenier, Woody se fait enlever par un collectionneur vénal et découvre son glorieux passé. Emmenée par Buzz, une petite équipe de sauvetage va tenter de le ramener à la maison avant qu’Andy ne revienne de colonie de vacances…
Critique
Après l’incontestable réussite qu’était Toy Story, les Studio Pixar avaient fort à faire pour surpasser l’œuvre originale. Et pourtant, malgré un 1001 Pattes sympa mais pas inoubliable, ils ont brillamment relevé le défi et transformé l’essai.
Toy Story 2 se révèle supérieur à son aîné en tous points (sauf l’effet de surprise). Plus de personnages, d’aventure, d’entraide, d’humour, etc. Plus d’équilibre aussi, tant au niveau du traitement des personnages qu’entre thématique et humour. Il est moins dramatique et émotionnellement chargé que le premier. De même, chaque personnage est indispensable, et leur personnalités sont plus développées que précédemment; les fans de Rex seront d’ailleurs servis… La scène du jeu d’Andy est toujours présente, et on découvre Bayone en Affreux Dr. Côte de Porc, les ouistitis-tortionnaires, Mme Patate, etc. Sans oublier le chiot, qui écoute plus les jouets que son maître…
Le film est un bijou d’animation qui malgré ses 10 ans n’a pas pris une ride et soutient toujours la comparaison avec les productions actuelles. Les couleurs sont chatoyantes, les environnements bien plus vastes et diversifiés que dans le premier volet et les humains ont été grandement améliorés.
La scène d’intro donne le ton : on va avoir à faire à du lourd. A la fois magnifique, dynamique et très drôle, elle parodie à merveille un film intergalactique très connu… Le reste est du même acabit : rythmé et bourré d’humour (on ne compte plus les jeux de mots, les situations cocasses et les répliques désopilantes) sans oublier la touche sensible et des thématiques plus sérieuses.
Ce second volet est une sorte de miroir du premier. Cette fois, c’est Woody qui subit une crise existentielle, qui découvre son glorieux passé et l’incertitude de l’avenir. Incertitude attisée et renforcée par les nouveaux personnages, Jessie et le Mineur. Woody doit effectuer un pari sur le futur : continuer à jouer avec Andy, jusqu’à ce qu’il grandisse et finisse par l’abandonner ou quitter tout maintenant et passer à la postérité, en étant certain d’être « idolâtré » pour le restant de ses jours. Le film met en avant le sens de la famille, de l’entraide et finalement d’une certaine philosophie de profiter de l’instant présent, plutôt que de s’interroger sur l’avenir. Il est aussi intéressant de noter qu’ici, les jouets peuvent être réellement méchants, ce qui était absent de Toy Story. Mais rien n’est manichéen et simpliste, les raisons de chacun sont évoquées.
Niveau références, les gars de chez Pixar ont encore fait très fort : Star Wars (multiples références visuelles et sonores), 2001, L’Odyssée de L’espace, Terminator, James Bond, Jurassic Park, Toy Story, 1001 Pattes. Plus généralement, les westerns ont eu une forte influence aussi tant dans l’élaboration de l’univers de Woody que dans certains plans (la course poursuite sur le chariot à bagage possède les même plans que les Western avec les trains) et évidemment sur la bande-son. Encore une fois, celle-ci est franchement excellente, et abandonne les chansons (il n’en reste qu’une) du premier opus pour une musique d’accompagnement plus typique des « vrais » films.
Au final, j’ai mis du temps à apprécier ce volet (il faut dire que je ne l’ai vu « que » 5 fois en 10 ans), mais maintenant, je lui reconnais la place qu’il mérite, soit intrinsèquement meilleur que le 1. Plus long, plus épique, plus drôle, plus équilibré, Toy Story 2 ravira les fans de cinéma d’animation et les amateurs du premier, complétant à merveille l’histoire des jouets les plus déjantés de la galaxie.
Bonus: le bêtisier du générique de fin, assez sympathique.