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Led Zeppelin - Kashmir
Aujourd'hui, un grand classique du rock, un monstre hypnotisant de 8:30, mais d'une beauté sans pareille.
Kashmir de Led Zeppelin, sortie en 1975 sur Physical Graffiti, est certainement un des morceaux les plus achevés que le groupe anglais ait produit dans sa carrière. Baigné par cette atmosphère orientale, déjà entrevue sur d'autre piste auparavant, Kashmir accompli une fusion parfaite entre hard rock et orchestre. Des violons et des cuivres sont utilisés tout au long de la piste, pour soutenir la guitare électrique de Page et la lourde batterie de Bonham, qui livre une performance ahurissante de puissance (ses roulements de toms à la fin sont impressionnants). Il fait tourner le titre à lui seul, le fait avancer, implacablement.
Du point de vue purement musical, la chanson repose sur la progression du riff de guitare de Page et la batterie de Bonham. Elle est construite de manière très similaire à When The Levee Breaks (sur l'album Sans Titre - Led Zeppelin IV), avec un batterie lourde, un mid-tempo et un riff répété ad tout au long d'une piste agrémentée de breaks plus légers pour détendre l'atmosphère. A ceci près, que Kashmir quitte les ambiances Southern Rock de WLB et se voit complétée d'une instrumentation classique complète.
Les instruments classiques viennent s'ajouter au-dessus pour construire l'ambiance un peu mystique de l'ensemble. La voix de Plant paraît, elle, moins cristalline que sur les premiers albums, plus rauque également. Ceci vient de son usure due à des tournées incessantes qui lui a valu une opération des cordes vocales.
La répétitivité de la base agrémentée par l'instrumentation classique rend la chanson hypnotique, de telle sorte que malgré sa longueur, elle ne donne jamais l'impression de tourner en rond, de se répéter.
Kashmir parle d'un voyageur dans le désert, une sorte de voyage initiatique et introspectif, avec des allusions aux peuplades nomades (The Elder of the gentle race). Le texte est inspiré par un des voyages de Plant dans le désert Marocain, sur une longue route, interminable, encadrée par un désert rocailleux. Remarquons donc que malgré son titre et son ambiance orientale, la chanson n'a rien à voir avec le Cachemir, région disputée par l'Inde et le Pakistan.
Ce que je j'aime particulièrement dans cette chanson, outre la batterie ultra-puissante, ce sont les passages complètement orientaux, presque atmosphériques qui tranchent avec la lourdeur du reste. Ils apparaissent entre 3:20-4:20 et, plus intensément encore (merci le chant et la batterie), dans la partie finale du morceau (à partir de 6:36).
A noter qu'elle sera reprise plusieurs fois, notamment dans une magnifique version de l'orchestre philharmonique de Londres (j'y reviendrai), pour le film Godzilla (par Puff Daddy, avec Jimmy Page à la guitare) ou en 1994, dans une version acoustique magique, par Page & Plant.
Assez bavardé, place à la musique, elle parle d'elle-même!
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