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Beyond The Frontiers
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14 septembre 2011

The Rise of The Planet of The Apes

The-Rise-of-the-Planet-of-the-Apes-Poster-3Rupert Wyatt
James Franco, Freida Pinto, John Lithgrow, Andy Serkis
Musique: Patrick Doyle
Science-Fiction

Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets (Allociné, 2011).

Le projet de réaliser un préquel à La Planète des Singes et la BA avaient laissé pour le moins perplexe. Pourtant, le film de Rupert Wyatt  se révèle des plus convaincants.

En effet, au-delà d’effets spéciaux de premier plan et d’une réalisation des plus efficaces, ce nouveau volet embarque le spectateur de 2h intenses et riches en émotions, tout en proposant une réflexion sur le comportement de l’humanité.

Il faut d’emblée saluer le travail immense produit pour modéliser les singes et leurs visages.  La motion capture est de toute beauté, les visages et les yeux expressifs comme s’ils étaient réels (voir un peu plus), ce qui permet de parfaitement transmettre les émotions et de créer des réactions face aux primates. Attendrissement, tristesse voire peur sont autant de sentiments qui traverseront le spectateur lambda. Et ne laisseront pas indemne tant le film est dense en émotions diverses, dès les premières secondes (révoltant) et jusqu’au final (les adieux entre César et Will, tire-larmes). C’est ici que la musique se montre d’une efficacité ahurissante, complétant et supportant à merveille les images, sans pour autant prendre le pas dessus.

Le scénario regorge de bonnes idées, de thématiques des plus intéressantes à développer parmi lesquelles les conséquences de maladies neuro-dégénératives (Alzheimer ici) et l’impuissance de l’entourage, les tests cliniques sur les animaux (faut-il rappeler qu’aujourd’hui, l’expérimentation sur les primates est interdite?), l’abandon d’animaux domestiques, le mépris des grandes sociétés pharmaceutiques vis-à-vis des aspects éthiques de leur business mais par-dessus tout l’arrogance de l’être humain par rapport à la nature, son manque de réserve, l’aveuglement dont il peut faire preuve. L’illustration parfaite du fait que l’humanité s’escrime à scier la branche sur laquelle elle est assise.

Cette richesse est toutefois à double tranchant, car on aimerait que tout soit parfaitement développé. Certains aspects sont juste effleurés (Alzheimer, l’abandon des animaux et leurs usages en labo), mais suffisamment présents pour qu’ils interrogent le spectateur et incitent à la réflexion.

ROPA_1

En toile de fond, ROPA est une référence explicite à la pandémie du VIH. En effet, ce virus proviendrait d’une mutation du VIS (virus de l’immunodéficience simienne), aux alentours des années 1950, qui infecte uniquement les singes. Le VIS ne provoquerait pas de SIDAS (le SIDA des singes) en cas de transmission intra-espèce, mais bien en lorsqu’il passe d’une espèce à une autre. Ceci le rapprocherait du 113 et de l’immunité développée par les singes dans le film. En outre, la transmission par voie sanguine entre individus humains est une autre similitude entre le 113 et le VIH. D’autres pandémies sont évidemment référencées, par la rapidité de propagation, la dangerosité et l’échelle mondiale, comme la grippe espagnole ou la peste. Le générique de fin et la séquence qui l’interrompt sont une illustration parfaite d’un futur possible de l’humanité… Et cela fait froid dans le dos.

Le parti pris par Rupert Wyatt est de se concentrer sur le rythme de son récit et les relations entre les personnages, plutôt que sur l’approfondissement thématique. Force est de constater la réussite du réalisateur dans ces domaines, cela permet une meilleure compréhension du soulèvement des singes, des motivations de chacun de manière générale. Pas une longueur ne point à l’horizon, quoique certaines séquences dans le « refuge » tirent un peu. Mais cela peut aussi être l’illustration de l’interminable attente de César dans ce lieu, ainsi que du temps nécessaire à l’élaboration de son plan. Le film atteint toutefois rapidement un rythme de croisière élevé, non sans ajouter une dose de progressivité dans l’intensité.

Toujours dans cette optique, il propose une réalisation dynamique mais toujours lisible, truffées d’excellentes idées au premier rang desquelles les ascensions de César sur le séquoia, magnifique métaphore du temps qui passe, de l’évolution et de l’accession des chimpanzés au rang d’espèce dominante. Toutefois, ne vous attendez pas à des scènes d’action époustouflantes et virevoltantes tels les primates dans les arbres. ROPA se penche essentiellement sur les causes de la révolution simienne et non sur la prise de pouvoir elle-même. Bref, pas de destruction « Emmerichienne » en vue.

ROPA_2
Les acteurs sont unanimement bons et incarnent des personnages complexes. Si certains traits de caractères peuvent être un peu caricaturaux, ceux-ci renforcent les sentiments qu’on porte au personnage. Dans cette histoire, aucun n’est un héros à proprement parler, pas même Will, même si ses motivations sont bien plus louables que celles de son boss. Le scénario prend donc le temps de s’attarder sur ses personnages et dépeint une humanité arrogante qui finalement n’a plus d’humain que la génétique.

Malgré toutes les qualités précitées, le film n’est pas exempt de défauts. En premier lieu, et cela a déjà été évoqué, certaines thématiques effleurées. Mais ce sont surtout les quelques incohérences qui parsèment le scénario qui passent moins bien. La première est la multiplication des singes entre leur évasion et la scène finale… La seconde est le geste de « bénédiction » de César. S’il permet l’empathie (et de belles scènes très émouvantes), son origine est un mystère. Car Will semble ne pas savoir ce que cela veut dire, il ne peut donc pas le lui avoir appris. Or comme César n’a pas connu d’autres singes et vu que ce comportement semble socialement acquis, il n’est pas logique qu’il le connaisse. Enfin, le redressement des chimpanzés à la fin et la posture de César, quasi-droite va à l’encontre de l’anatomie des simiidés, qui ne peut changer en cours de vie vu que le virus n’agit que sur les réseaux neuronaux.

Au final, Rise of The Planet of The Apes est un excellent blockbuster. Emotionnellement intense, bien réalisé et doté d’un scenario très travaillé tant sur ses personages que sur ses thématiques, le film de Rupert Wyatt divertit autant qu’il interpelle le spectateur sur des sujets variés. Bref, une belle réussite !

ROPA_3

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Commentaires
L
Très bonne surprise, en effet. Puis les hommages sont présents. J'ai trouvé César qui joue avec un statue de la Liberté ou le titre du journal "Lost in Space", mais il doit certainement y en avoir d'autres.
A
bonne surprise que ce préquelle qui rend surtout hommage au tout premier film, tout en ayant sa propre tonalité.
L
Beaucoup aimé cet aspect émotionnel, et quand c'est bien mis en scène c'est irrésistible. Et comme tu dis, énorme perf' d'Andy Serkis, malheureusement masquée (si je puis dire) par son avatar (héhé) virtuel...
F
Moi j'ai adoré, bien filmé, émouvant<br /> Et a quand l'oscar pour Andy Serkis ????
L
Bah, on verra ce que cela peut donner, probablement un film plus riche en action. J'espère qu'il ne va pas perdre sa réalisation et surtout la richesse de ce volet ^^<br /> <br /> Une série TV, ça peut être intéressant en fait. Si elle est bien fichue, ça peut faire comme avec Terminator, que j'avais beaucoup aimé.
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