Ken Follet - Peur Blanche
Auteur : Ken Follet
Titre original : Whiteout
Genre : à dévorer les pages (Thriller scientifique)
Année de parution : 2004
Résumé
Ecosse, la veille de Noël, Oxenford Medical, un laboratoire biologique, recherche de nouveau vaccins contre des virus, dont certains extrêmement dangereux et contagieux. Malgré les mesures de sécurité draconiennes, un employé meurt contaminé par l’un d’entre eux, le Madoba-2. Alors qu’Antonia Gallo, ancienne policière engagée comme responsable de la sécurité tente de gérer au mieux la situation et les médias, le laboratoire est cambriolé et la famille de Stanley Oxenford, le patron, prise en otage…
Critique
Un livre très prenant, ce Ken Follet ! Très bien écrit et mené de main de maître, l’histoire ne fait qu’une bouchée du lecteur, avide de connaître le dénouement. Du moins, jusqu’aux deux-tiers.
Follet nous met immédiatement dans le feu de l’action et la tension s’installe au bout de quelques pages. Comment l’employé est-il mort ? Quel en est la raison ? Comment Toni Gallo va-t-elle gérer la sécurité du laboratoire et ses sentiments ? Comment Stanley Oxenford réagira-t-il ? Les éléments sont savamment distillés, les réponses sont juste suffisantes mais amènent de nouvelles interrogations.
L’idée géniale pour tenir le lecteur en haleine est de suivre les événements en temps réels. Chaque chapitre représente une durée d’une heure en général. En outre, les nombreux détails sur les biorisques, la gestion des catastrophes, etc. montrent une nouvelle fois combien Ken Follet est un auteur méticuleux, qui se renseigne beaucoup sur ce qu’il écrit. Le réalisme du récit est indéniablement une grande qualité. La sensation de prendre part à l’action est réelle et facilite grandement l’immersion.
Le roman oscille entre thriller scientifique, romance et histoires de famille. Les personnages sont hauts en couleurs et attachants, comme souvent avec l’auteur : Toni Gallo, ex-flics et responsable de la sécurité d’une rare compétence qui doit affronter ses premiers échecs graves et lutter contre ses sentiments, Stanley Oxenford, patron et patriarche au grand cœur ou Kit, le fils qui a le don de se mettre dans le pétrin jusqu’au cou. Les relations entre les personnages sont très développées, ce qui facilite l’empathie.
Le défaut du livre, c’est que l’histoire s’essouffle un peu passé les deux-tiers/trois-quarts. La tension, bien que toujours présente, n’est plus aussi intense. Parfois, l’impression d’avoir à faire à un peu remplissage est bien réelle. C’est dommage car cela ralentit le rythme. Dans le même ordre d’idée, l’aspect bioterrorisme passe en second-plan dans la seconde partie de l’histoire.
Au final, Ken Follet nous livre une bonne histoire, très réaliste et prenante, souvent tendue, parfois sensible, tour à tour touchante et violente. Peur Blanche est un roman qui se lit agréablement, dans lequel il est facile de rentrer (ou plutôt de tomber), notamment grâce à sa construction « heure par heure », ses personnages attachants et son réalisme. Toutefois, je conseillerais de le lire d’une traite, ou à tout le moins, de ne pas trop espacer les lectures au risque de perdre cette tension particulière du temps réel.