Hugo Cabret

Martin Scorcese (2011)
Asa Butterfield, Chloë Moretz, Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Jude Law
Musique: Howard Shore
Fantastique, Aventure

Adapté du roman "L'invention d'Hugo Cabret" de Brian Selznick

Paris, au tournant des années 1930. Hugo Cabret, orphelin vivant dans une gare tente de réparer l'automate que son père cherchait à restaurer avant sa mort. N'hésitant pas à l'occasion à voler viennoiseries ou petits objets, il est pris en flagrant délit par un vieux monsieur tenant une boutique de jouets, qui lui confisque son carnet de croquis.
(Wikipedia, 2011)

Ce nouveau Scorcese m’avait laissé dubitatif  lors de son annonce de par son approche « conte de Noël ».  Il s’avère cependant que ce cru est bien plus qu’un simple conte, mais un hommage au cinéma d’antan, celui de Georges Méliès incarné par un Ben Kingsley très juste.

Cette rencontre entre l’ultra-modernité d’une 3D époustouflante et un cinéma brut, encore muet et nouveau, teint l’ensemble d’une nostalgie sensible mais aussi d’une volonté d’instiguer une réflexion sur l'évolution du 7e art. C’est là que réside la grande force d’Hugo Cabret, mêler deux univers cinématographiques grâce la technologie et les imbriquer l’un dans l’autre avec virtuosité et classe. Ce fil scénaristique qui relate la chute dans l’oubli d’un cinéaste surdoué ,englouti par la Grande Guerre et ses séquelles sociales, livre certainement les scènes les plus touchantes du film, notamment la projection du film ou la réhabilitation de l’œuvre entière lors du gala.

La réalisation de Scorcese trouve ici une dimension supplémentaire grâce à la 3D. Si les détails foisonnent toujours autant, les décors et la manière de filmer sont plus épurés, afin d’exploiter toute la profondeur de champ possible et ne pas alourdir l’ensemble. Cette 3D-là est une véritable démonstration et un plaisir visuel ! Profondeur, couleurs et surtout intégration scénaristique parfaite, en témoignent l’introduction magistrale, véritable plongée dans le quotidien de la gare et dernier acte où Ben Kingsley s’efface au profit du véritable Meliès, qui renaît sous yeux d’un public qui l’avait presque oublié.

Toutefois, Hugo Cabret ne parle pas que de Georges Meliès. Hugo, orphelin vivant dans une gare, qui tente d’achever le travail entrepris par son père en est le personnage principal. Et ici, le film de Scorcese pèche. Non pas que cet arc et fil conducteur soit inintéressant. Il délivre sa dose d’émotion et d’aventure, mais son déroulement s’avère assez décousu et finalement long. La relation entre Hugo et Isabelle manque d’approfondissement. L’on sent les liens qui les unissent, entre amitié sincère et amour naissant, mais la crédibilité et l’exploitation scénaristique font défauts. De même, les personnages secondaires manquent de charisme, et si le chef de gare est supposé faire rire, sa maladresse ne force que des sourires polis.

Au final, cet Hugo Cabret est un objet étrange, inégal : visuellement et artistiquement magique mais manquant cruellement de souffle épique et émotionnel. Bien que baigné d’une ambiance nostalgique, émaillé de moments tendres et fort en émotions, l’ensemble peine à convaincre réellement au-delà d’une technique irréprochable et impressionnante.

Comments

[Le umas]

Pleines de vérité sont les paroles de Maître Max! :D



Disons que c'est l'aspect du film qui m'a le plus convaincu :)



TV 3D? Ca donne quoi?

[MaxLaMenace_89]

Excellent exemple pour un top démo en Blu-Ray 3D, au ciné ce fut l'expérience la plus intense en 3D avec Avatar.

[kschoice]

Je pense que je me le prendrai en Blu-ray 3D directement, histoire de tester le matos :-)

[Le umas]

Je ne sais pas vraiment, car au-delà de la performance technique et de quelques effets très bien trouvés pour l'intégrer au scénario, elle n'apporte pas forcément plus d'émotion. Donc, probablement que pour les deux raisons énoncées, c'est à voir en 3D, pour plus d'immersion.

[Chonchon]

Dommage. Peut-être faut-il le voir exclusivement en 3D ?