Runaway Jury
Gary Felder (2003)
Jon Cusack, Rachel Weisz, Gene Hackman, Dustin Hoffman
Musique: Christopher Young
Thriller
Adapté du roman "Runaway Jury" de John Grisham
Céleste Wood, veuve d’une victime d’un tueur fou, poursuit les fabricants d’armes en justice. L’issue du procès est alors aux mains d’un jury qui attire l’attention de la partie adverse… L’enjeu est de taille, éviter à tout prix une condamnation qui pourrait se révéler désastreuse pour les finances des groupes.
Une bonne adaptation du roman de Grisham, qui retransmet bien l’atmosphère et les enjeux du scénario en le transposant des cigarettiers aux marchands d’armes. Quelques libertés sont prises avec le scénario de base, ce qui n’est pas mal du tout, notamment pour expliquer des éléments qui sont sous-entendus dans le livre ou créer des raccourcis habiles.
On notera une réalisation sobre, dynamique et efficace (la sélection du jury, les pressions de la défense, etc) , mais surtout d’excellentes performances d’acteurs. Jon Cusack cache son jeu à merveille, tire les ficelles sans avoir l’air d’y toucher. Gene Hackman est moins ombrageux que le Fitch de Grisham, mais tout aussi retors et impitoyable. Dustin Hoffman incarne un Rohr tout à fait crédible, qui joue sur l’émotion et l’empathie. Rachel Weisz s’en sort également très bien.
Le scénario promet des retournements de situation assez intéressants (surtout à la fin) ainsi qu’une réflexion sur la responsabilité d’un fabriquant de produits potentiellement dangereux. C’est ici que tout un chacun y mettra son opinion. Que ce soit les cigarettiers ou les marchands d’armes, les arguments sont les mêmes : un bon usage de l’objet entraine des dégâts physiques irrémédiables, mais la question de la liberté de choix se pose. Le débat ne se limite pas à un affrontement entre anti-armes et pro-armes, mais dérive sur le contrôle des ventes et sur la pertinence d’indemniser une victime avec des montants astronomiques.
En résumé, Gary Felder sert une bonne adaptation du roman original (en y faisant un clin d’œil dès le début, avec le « You should quit » de Easter au concierge pris d’une toux due à la cigarette). Un thriller judiciaire des plus efficaces et proposant une réflexion intéressante sur la vente d’arme. A voir !
Et si vous avez aimé, lisez le bouquin, qui développe une intrigue similaire plus en profondeur, touchant aux cigarettiers, au rôle de la publicité et au libre choix. Passionnant de bout en bout.